L’histoire commence en 1862 lors de la guerre de Sécession.
Alors que l’Armée de l’Union du capitaine Robert Ellicombe se trouvait près de Harrison’s Landing en Virginie, se tenait de l’autre côté de cette étroite bordure de terre l’Armée de la Confédération.
Durant la nuit, le Capitaine Ellicombe entendit les gémissements d’un soldat grièvement blessé. Ne sachant pas si c’était un soldat de l’Union ou de la Confédération, le capitaine décida au risque de sa vie d’aller chercher le blessé afin qu’on lui procure des soins médicaux.
Sous les feux incessants de la bataille il rampât jusqu’au soldat blessé pour le ramener au camp de l’Armée de l’Union.
Quand finalement il atteignit son camp, il découvrit que c’était un soldat ennemi……il était décédé.
Le Capitaine alluma une lanterne et dans la pénombre il découvrit le visage du soldat. C’était son propre fils.
Le garçon étudiait la musique dans le Sud lorsque la guerre éclata. Sans le dire à son père, le garçon s’était enrôlé dans l’Armée de la Confédération.
Le lendemain matin, le cœur brisé, le Capitaine malgré le statut d’ennemi de son fils demanda la permission à ses supérieurs de lui faire des funérailles militaires.
Sa demande lui fut accordée mais en partie seulement.
Le Capitaine avait aussi demandé que la fanfare de l’armée puisse jouer aux funérailles de son fils.
Sa demande lui fut refusée dû au fait que son fils était un soldat ennemi. Mais par respect pour le père, on décida tout de même de lui allouer un seul musicien.
Le Capitaine choisit un joueur de clairon.
Il demanda au musicien de jouer une suite de notes musicales qu’il avait trouvé sur un morceau de papier dans la poche de l’uniforme du jeune militaire.
C’est ainsi que naquit l’émouvante mélodie de l’appel aux morts, maintenant jouée aux funérailles militaires.
Mais chez nous en France !
Interprétée lors des manifestations patriotiques et des cérémonies commémoratives, on est tenté de croire que la sonnerie aux Morts a toujours existé.
Pourtant, les poilus qui pleuraient leurs frères d’armes des tranchées ne l’entendirent jamais, puisqu’elle ne fut composée qu’après la première guerre mondiale, au début des années trente.
A son origine se trouve l’un des héros de la grande guerre, le général GOURAUD.
Lors de ses visites à l’étranger, en Angleterre et aux États Unis en particulier, il avait été frappé par l’impact qu’avaient les sonneries « LAST POST » et « TAPS » sur les participants aux cérémonies de souvenirs aux Morts.
Il prit l’initiative de faire composer par le chef de la musique de la Garde Républicaine, le commandant Pierre DUPONT une sonnerie appropriée. Il la fit exécuter lors de la cérémonie de ravivage de la Flamme de l’Arc de Triomphe le 14 juillet 1931 en présence du Ministre de la Guerre, André MAGINOT, et lui proposa sur le champ
qu’elle devienne réglementaire.
Dans une circulaire rédigée le 11 août 1932, celui-ci précisait
« L’usage s’est établi, au cours des cérémonies d’hommage aux Morts de la grande guerre qui, depuis l’armistice, se déroulent devant les monuments commémoratifs et particulièrement devant le tombeau du Soldat inconnu, d’observerune minute de recueillement.
J’ai décidé de compléter ce cérémonial, désormais traditionnel, par une sonnerie nouvelle dite ‘Aux Morts‘, qui constituera le signal et le prélude à la minute de silence ».
Cette sonnerie pourra également être exécutée dans toutes les circonstances où le commandement croira devoir honorer par un cérémonial les officiers, sous-officiers et soldats tombés au champ
d’honneur.