mardi 2 septembre 2014

Cérémonie des 70 ans de la Libération de Tours


La Ville a commémoré, le 1 er septembre 1944, jour de la libération de Tours, et rendu hommage à Louis Planchard, héros de ce jour, il y a 70 ans.


Dépôt de gerbe au monument aux morts de l'hôtel de ville par Serge Babary


Je suis un fils de paysan, à 4 ans je gardais les vaches, je ne m'attendais pas à tout cela, se souvenait, très ému, Louis Planchard, dit P'tit Louis, auquel Serge Babary a remis la médaille de la Ville, hier, dans la salle des fêtes de l'hôtel de ville. Ce même bâtiment duquel, il y a exactement 70 ans, le résistant avait fait enlever, puis piétiner, le drapeau nazi. « Vous savez, la veille j'aurais pu être fusillé », ajoute le Tourangeau âgé de 95 ans qui « ne rate jamais une cérémonie officielle ».

Au début de la commémoration du 70e anniversaire de la libération de Tours, le maire, entouré des autorités locales et des élus, avait fait un discours au pied du monument aux morts situé dans la mairie, en lisant des témoignages, dont celui de Louis Kéraudy, qui avait 16 ans en 44, et qui vivait place Choiseul : « Grand soulagement, dans la nuit du 31 août au 1er septembre, les Allemands ont pris la fuite par peur d'être encerclés. C'est un déferlement de joie… Le soir je vais place du Palais, les jeunes se retrouvent pour crier leur joie… »

« La reconnaissance et le souvenir demeurent,
a conclu le premier édile, malgré le temps qui passe La transmission du " plus jamais ça " aux jeunes générations qui n'ont pas connu la guerre, c'est notre devoir»

Auparavant, les officiels avaient visité l'exposition de véhicules américains, survivance de cette période, bichonnés par l'association Touraine mémoire 44. Stationnés place Jean-Jaurès, ils ont attiré beaucoup de Tourangeaux toute la journée.


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Le 1 er septembre 1944, Louis Planchard, chef d’un groupe de résistants, a fait piétiner le drapeau nazi qui flottait sur la mairie. Il raconte ce jour historique.



Pour la Touraine, Louis Planchard, 96 ans, surnommé P'tit Louis – « tout gamin ma grand-mère m'appelait P'tit Lou » – est un livre d'histoire contemporaine à lui seul. Il est surtout – et c'est le mot juste – un des héros locaux de la Seconde Guerre mondiale. Ainsi que la mascotte des anciens combattants tourangeaux qui font preuve d'un profond respect à son égard.


Louis Planchard, 96 ans, tenant la photo prise il y a 
70 ans, devant la mairie de Tours, avec à ses pieds le drapeau nazi.

Le 1er septembre 1944, jour de la libération de Tours, Louis Planchard, 26 ans, chef de la compagnie Lorraine, – sorte de maquis urbain basé aux Prébendes et disponible pour toutes les missions confiées par le commandement départemental des FFI (*)– était en effet sur le pied de guerre dès l'aube.

Hommage à P'tit Louis demain à la mairie

« La veille, on savait que Tours serait libéré. Toute la nuit, j'ai été gardé par deux sous-officiers armés car les Allemands me recherchaient. A 5 h du matin, avec mes hommes, nous sommes partis du QG, rue du Sergent-Bobillot, armes sorties et en colonne par deux. D'autres petits groupes de résistants de la compagnie Lorraine ont convergé vers la place Jean-Jaurès. Nous étions une cinquantaine en tout, se souvient le Tourangeau qui était dans la police. J'étais le patron de la circulation éloignée de Tours, ce qui m'a notamment permis de faire passer 80 types qui auraient dû partir au STO. »

« Plusieurs de mes gars sont montés sur le toit de la mairie et ont décroché le drapeau nazi qui flottait, le faisant tomber sur les marches. Je leur ai fait le piétiner »,
poursuit P'tit Louis, installé, droit comme un I, à la table de la cuisine de son studio, dans une cité d'Amboise, où il vit seul entouré de souvenirs : des livres, des médailles (« Je n'en porte que 12, les autres sont dans les placards ») et des photos, dont celle de lui, il y a exactement 70 ans, au pied du drapeau à la croix gammée.

« A 7 h, les premiers curieux sont arrivés, il y en avait un millier sur la place deux heures plus tard. Pour les disperser un peu nous leur avons fait croire à un hypothétique bombardement allemand. Moi, j'étais chargé de surveiller et d'attendre l'arriver du nouveau préfet de Tours, M. Vivier, et du nouveau maire de la ville, Jean Meunier. Ils sont arrivés à 9 h 15 », explique le résistant.
Entre les cérémonies militaires (« Je n'en rate aucune ») et les enterrements des anciens combattants, Petit Louis est très occupé. Lundi 1er septembre, la municipalité tourangelle lui rendra hommage lors de la commémoration du 70e anniversaire de la ville.

« J'ai été malade il y a quelques jours, je vais mieux maintenant. De toute façon s'il l'avait fallu, j'y serais allé en brouette. D'ailleurs ce dimanche, j'assiste à la commémoration de Saint-Avertin. » Sacré P'tit Louis !

(*) FFI : Forces françaises de l'intérieur, groupements militaires de la Résistance.

Sources : Nouvelle République

lundi 1 septembre 2014

Cérémonie de la Libération de Tours Nord


           Messe en l'église de Sainte-Radegonde, 




dépôt de gerbes au cimetière de Saint-Symphorien,






appel des fusillés du camp au monument aux morts près de la base aérienne 705 et,




enfin, dépôt de gerbes par les officiels au monument de « Saint-Symphorien à ses enfants morts pour la patrie » place Coty : hier,




 toute la matinée, Saint-Symphorien commémorait le 70e anniversaire de sa Libération.


André témoigne :

Si l'église était pleine, ne restait plus, à midi, que les officiels (le député Jean-Patrick Gille, le maire de Tours, Serge Babary ; Frédéric Thomas, président du conseil général d'Indre-et-Loire, l'adjoint de quartier Tours-Nord-Est, Lionel Bejeau…), les représentants des anciens combattants et quelques sympathisants.

« Il faudra réfléchir à une meilleure communication », en concluait Brigitte Granger-Rousseau, la nouvelle adjointe aux anciens combattants.

Dans l'assistance, André Moreau, se souvient. « Nous, les FFI, et quelques Américains, nous sommes partis de Château-du-Loir et nous sommes allés sur Saint-Symphorien, le 20 août 1944. Les arbres de la Nationale 10 avaient été coupés et entassés pour faire barrage, et devant ce qui est la Petite Arche aujourd'hui, il y avait tout un amoncellement de vieilles voitures avec plein de mines. En passant dessus, nous en avons fait sauter une, le camarade qui était à côté de moi a été touché, son sang a jailli à flots, je n'ai rien pu faire. »

 Le Tourangeau qui a survécu à l'horreur retrouve toutefois le sourire en se rappelant :
 « Mes 17 ans, je les ai fêtés sur le bord de la Loire, devant le pont de Tours qui était coupé, un fusil a la main. C'était le 30 août 1940, il y a 70 ans ». Bon anniversaire André et merci.