jeudi 18 décembre 2014

En Touraine, l'armée apporte 100 M€ de salaires

Le général Lefeuvre est aussi adjoint au directeur des ressources humaines de l'armée de terre, commandant des écoles. 

Délégué militaire départemental, commandant la place de Tours, le général Dominique Lefeuvre fait le point sur la présence militaire en Indre-et-Loire.

Quel est le poids de l'armée aujourd'hui en Indre-et-Loire ?

« Aujourd'hui, on peut considérer que 4.000 personnes travaillent pour le ministère de la Défense dans le département. Avec leurs familles, cela représente une communauté de quelque 10.000 personnes dont deux à trois mille enfants. Même au temps de l'école d'application du train, il n'y a jamais eu autant de personnels militaires en Touraine. »

Qu'en est-il du poids économique de cette communauté ?

« Ce qui caractérise aujourd'hui la présence de l'armée en Indre-et-Loire, c'est la forte proportion de cadres. Il s'agit, pour beaucoup, d'officiers et de sous-officiers des services interarmées qui disposent d'un certain pouvoir d'achat.
« La garnison représente une masse salariale annuelle de l'ordre de 100 M€. Pour ses missions de soutien, la base de défense de Tours dépense chaque année 15 M€. A cela s'ajoutent les investissements ponctuels comme les 25 M€ qui ont été consacrés aux réaménagements du contrôle aérien de Cinq-Mars ou les 10 M€ qui sont actuellement investis pour accueillir la direction des ressources humaines de la marine, au quartier Rannes à Tours. »

Où en est-on de ce déménagement ?

« La construction d'un nouveau bâtiment d'état-major est en cours. Un second sera également rénové pour accueillir environ 250 personnes qui travaillaient jusqu'à présent dans l'hôtel de la Marine, sur la place de la Concorde.
« Les premières mutations à Tours devraient intervenir l'été prochain. Une trentaine de familles arriveront en 2015. Quarante autres suivront en 2016. L'ensemble du transfert devrait être achevé dans deux ans. »

Ces mutations se déroulent sans problème ?

« Tours est une grande métropole régionale qui offre tous les services que peuvent attendre les familles. La ville est située à une heure de Paris et sa région dispose d'un patrimoine culturel et environnemental exceptionnel. Les militaires y vivent bien et y travaillent bien. »

Où en est-on de l'évolution des emprises militaires en ville ?

« Les négociations financières se poursuivent avec la mairie concernant l'aliénation du quartier Beaumont. Le dossier sera bouclé en 2015. En ce qui concerne le quartier Chauveau, nous y avons toujours des logements et un centre médical des armées. Une réflexion sera engagée dès lors que nous aurons des solutions de replis pour ces équipements. »

Quel est votre rôle en tant que délégué militaire départemental et commandant de la place d'armes de Tours ?

« En tant que représentant du chef d'état-major et conseiller militaire du préfet, ma mission est de contribuer à la protection et la sécurité des populations, en complément des forces de l'ordre. Concrètement, je coordonne le dispositif Vigipirate et les plans départementaux d'intervention en cas de catastrophes naturelles.
« Mon rôle est aussi de promouvoir l'esprit de défense et de citoyenneté. Cela passe par de l'information et une plus grande connaissance des risques et menaces. C'est compliqué parce que la guerre a déserté nos esprits. »

profil

Originaire de Maine-et-Loire, le général de division Dominique Lefeuvre est âgé de 57 ans. Après des études au collège militaire du Mans et à l'école des officiers de Saint-Cyr, il a débuté sa carrière dans les transmissions avant de rejoindre les ressources humaines de l'armée de terre. Général inspecteur, il a été nommé à Tours à la tête des écoles de l'armée de terre le 1er août.

Source : Nouvelle République

samedi 6 décembre 2014

Cérémonie de la journée nationale d'hommage aux victimes de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie

Depuis dix ans, la date du 5 décembre consacre la Journée nationale d'hommage aux victimes des différents conflits en Afrique du Nord. Hier, la cérémonie commémorative départementale a pris un relief particulier à l'occasion du 60e anniversaire de la guerre d'Algérie. Tour à tour, Roger Leblanc – représentant l'association départementale des anciens combattants – et Elsa Pépin – directrice de cabinet du préfet – ont souligné l'importance de cette journée nationale du souvenir dans le contexte actuel. « Soixante ans après la guerre d'Algérie, l'heure est à la réconciliation.


Nous devons tendre la main vers l'Algérie, le Maroc et la Tunisie pour construire une mémoire partagée qui n'oublie rien ni personne ; seul gage de paix et d'amitié », a énoncé la sous-préfète en reprenant le message du secrétaire d'État aux Anciens Combattants. Plusieurs gerbes ont ensuite été déposées au pied du nouveau mémorial en hommage aux 188 victimes d'Indre-et-Loire tombées en Afrique du Nord.


Deux médaillés et un hommage solennel 




Chinon n'a pas oublié les anciens combattants d'Afrique du Nord. La commune a participé, le 5 décembre, à la Journée nationale d'hommage aux morts pour la France de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie. Une cérémonie simple et digne s'est déroulée devant le monument aux morts, en présence d'une vingtaine de porte-drapeaux des associations patriotiques. Deux gerbes ont été déposées, après que la médaille de la Reconnaissance de la Nation ait été remise à deux anciens combattants, Michel Peltier et Henri Ameline.





La guerre d'Algérie de 1954 à 1962  comme vous n'avez jamais vu auparavant...

 

mercredi 12 novembre 2014

11 Novembre digne du centenaire à Tours

Ce mardi 11 novembre 2014, cela fera exactement 96 ans que la première guerre mondiale s'est achevée, un chiffre qui n'est pas "rond" mais la date est néanmoins importante puisque l'on commémore cette année le centenaire du début du conflit, à l'été 1914.


Le préfet et le maire de Tours ont présidé l’anniversaire de l’Armistice. Des écoliers ont chanté “ La Marseillaise ” avant le défilé jusqu’à l’hôtel de ville.


Il fallait marquer le coup, pour la première cérémonie du Centenaire. La cérémonie de l'Armistice, hier à Tours, a rassemblé les autorités civiles et militaires, comme d'habitude, mais aussi beaucoup d'enfants, et leurs parents. La jeune Louise Voyer-Lagrange, du collège Jean-Monnet, a lu un message officiel relatant les atrocités de la guerre. « Il faut que les jeunes se souviennent eux aussi », confiait Fernand Guindeuil, président de l'Udac 37, qui vivait là sa « 35e cérémonie de 11 Novembre » à titre officiel.



Le préfet Jean-François Delage, le président du conseil général Frédéric Thomas, le député Jean-Patrick Gille, le maire de Tours Serge Babary et la conseillère régionale Mélanie Fortier étaient au premier rang. Ravivage de la flamme, dépôt de gerbes, remise de décorations (*) avaient lieu au pied de la tribune, place Anatole-France. Un long cortège se dirigeait ensuite vers l'hôtel de ville, derrière l'orchestre d'harmonie de la ville, pour l'opération « les Flammes de l'espoir » dans le péristyle, et la cérémonie à la salle des fêtes. Les travaux de mémoire des enfants des écoles Anatole-France et Vigny-Musset étaient projetés sur grand écran. Des élèves lisaient des extraits de lettres de Maurice Sieklucki, poilu tourangeau. Serge Babary clôturait la matinée.

(*) Les médaillés : les colonels Pierre-Yves Santenard, Jean-Jacques Mora et Christophe Recolin-Blardon, la colonelle Odile Bouny, les lieutenants-colonels Franck Blondeau-Patissier, Nicolas-Paul Albrecht, Jean-Philippe Lecomte, le chef d'escadron Benoît Olié, le capitaine Loïc Chalin.

Source : Nouvelle République

jeudi 6 novembre 2014

L'émouvant retour du Poilu


Émouvante cérémonie hier soir à Rosny-sous-Bois à l'est de Paris, là où vivait Léon Senet avant de partir au Front. Il avait vécu son enfance à Tours. - (Photo NR)

On a retrouvé ses ossements cet été dans un trou d’obus. Le sergent Léon Senet, natif de Tours, a été inhumé hier à Rosny-sous-Bois, 99 ans après sa mort.

Rosny-sous-Bois, à l'est de Paris, n'a pas attendu le 11 Novembre pour rendre hommage à son héros de retour à la " maison " après avoir été porté disparu un siècle durant. Et la Touraine a suivi cette belle histoire avec intérêt car le Poilu, retrouvé dans un trou d'obus en début d'été, était natif de Tours et y avait passé son enfance. Dans le Tours de la fin du XIXe siècle, ses parents étaient artisans, le père chaudronnier, la mère, née Pinchaud, couturière. Léon, Onésime, Marie Senet est né le 7 octobre 1884, rue Saint-Éloi à Tours, et il est tombé le 23 mai 1915 à Souchez, près du mont Saint-Éloi, dans le Pas-de-Calais, à la deuxième bataille de l'Artois.

La découverte de sa dépouille a été médiatisée. « On a pu l'identifier grâce à sa plaque de matricule », raconte Patrice Noisette, garde d'honneur au Mémorial de Lorette.

" 99 ans dans l'anonymat du champ de bataille "

Une petite-nièce, Nicole Senet, qui demeure à Deuil-la-Barre, était à la cérémonie hier, et témoignait : « Je ne connaissais pas l'existence de mon grand-oncle. Imaginez ma stupéfaction ! Le mystère de son existence reste entier à ce jour. » On n'a aucun portrait de cet appelé du 282e régiment d'Infanterie rassemblé à Montargis avant de filer vers la Somme et l'Oise. Le nom de Senet était bien inscrit sur le monument aux morts de Rosny, mais il restait le « soldat inconnu » parmi les 300 victimes de la Grande Guerre de la ville. L'inhumation s'est déroulée en présence des plus hautes autorités civiles et militaires, dont Brigitte Garanger-Rousseau, adjointe aux anciens combattants de Tours : « J'assiste à beaucoup de cérémonies depuis quelques mois, mais celle-là n'est pas comme les autres. Et c'est très émouvant de pouvoir ainsi saluer un soldat, en cette année du Centenaire. »

Marseillaise, sonnerie aux morts, discours, arrivée du cercueil au pied du monument aux morts, puis défilé jusqu'au cimetière pour la mise en terre solennelle. « Le soldat resté jusqu'ici anonyme ne l'est plus. A travers le sergent Senet, ce sont 600.000 soldats tombés dans le Nord-Pas de Calais qu'on salue. C'était une boucherie. On a compté jusqu'à 100 morts à la minute sur certaines offensives » déclarait le maire de Rosny. « Durant 99 ans, dans l'anonymat du champ de bataille, vous avez eu pour sépulture la nef de la voûte céleste », ajoutait Serge Roy, président du comité de Coordination de la cité parisienne. L'enfant tourangeau devenu chair à canon est sorti de sa nuit noire et repose désormais pour l'éternité au panthéon des Poilus, dans un carré militaire digne de ce nom.

Source : Nouvelle République

dimanche 2 novembre 2014

Hommage aux victimes de guerre le 1er Novembre


De nombreuses associations et des élus locaux ont rendu, au cimetière de La Salle, à Tours, un hommage à toutes les victimes de guerres depuis 1870.


A nous, le souvenir ; à eux, l'immortalité… C'était la conclusion du seul discours qui ouvrait la cérémonie d'hommage à toutes les victimes de guerre. En ce centième anniversaire du début de la Première Guerre mondiale, il y avait beaucoup de monde devant le monument aux morts des guerres de 14-18 et de 39-45 au cimetière de La Salle. Des élus municipaux et départementaux, mais aussi beaucoup d'associations d'anciens combattants ou de victimes de guerre.

Le monument et toutes les stèles ont été fleuris : celles des fusillés et des massacrés de la Résistance, des musulmans morts pour la France, des prisonniers de guerre, des morts d'Indochine, des morts d'Afrique du Nord et des rapatriés.

" A nous le souvenir à eux l'immortalité "

Le cortège est allé ensuite se recueillir un peu plus bas dans le cimetière devant le monument aux morts de la guerre de 1870 qui, lui aussi, a été abondamment fleuri.
A chaque cérémonie devant ces deux monuments, une sonnerie aux morts, une minute de silence et, pour clore cet hommage, « La Marseillaise ».

en coulisses…

Après la fin de la cérémonie aux victimes de guerre, de nombreux élus municipaux de l'actuelle majorité ont profité de leur présence dans le cimetière de La Salle pour aller se recueillir quelques instants sur la tombe de Jean Royer qui reste, pour beaucoup d'entre eux, une référence politique et morale.
Source : Nouvelle République

vendredi 17 octobre 2014

Un mémorial pour 188 anciens combattants d'Afrique du Nord


Le mémorial sera inauguré jeudi matin. Il est composé de trois blocs d'ardoise gravés. - Le mémorial sera inauguré jeudi matin. Il est composé de trois blocs d'ardoise gravés.

A Tours, place Anatole-France, 1.300 anciens combattants de tout le département ont assisté jeudi matin au dévoilement du mémorial dédié aux 188 victimes d'Indre-et-Loire tombés en Afrique du Nord entre 1952 et 1963.




Une marée de drapeaux tricolores, tenus par 250 porte-drapeaux, 1.300 anciens combattants d'Afrique du Nord rassemblés dont un millier, acheminés de tout le département par autobus. L'assistance exceptionnelle qui assistait hier matin au dévoilement du mémorial d'Indre-et-Loire des combattants tombés en Afrique du Nord, était à la mesure de l'événement. Une foule réunie pour l'inauguration de ce monument dédié à la mémoire des 188 Tourangeaux tombés en Afrique du Nord entre 1952 et 1963.
Après six ans de travail, les cinq associations d'anciens combattants d'AFN, ont enfin leur monument commun à Tours. - Après six ans de travail, les cinq associations d'anciens combattants d'AFN, ont enfin leur monument commun à Tours.

Pour en arriver là, il a fallu un travail de longue haleine, initié par Serge Pinon, ancien président départemental de la Fnaca, décédé l'an dernier, et des quatre autres associations d'anciens combattants d'AFN, l'UNC, la Fopac, l'Union fédérale des anciens combattants et l'Adac. En étroite collaboration avec la Ville de Tours, de nombreuses communes du département et du conseil général d'Indre-et-Loire, les cinq associations ont su œuvrer main dans la main pour constituer l'association pour ce mémorial et faire aboutir ce projet.

C'est ce qu'ont rappelé hier matin, dans une ambiance recueillie, Jean-Louis Cerceau, président départemental de la Fnaca et coprésident de l'association pour le mémorial, et Serge Babary, maire de Tours, qui déclarait : « Les 188 noms restent gravés dans l'ardoise, dans la mémoire et nos cœurs. »


Grande émotion dans les rangs
Cet acte de fraternité mettait fin – à Tours en tout cas – à un demi-siècle de querelles de chapelles, notamment sur la date de la commémoration de la fin de la guerre en Afrique du Nord. L'un des leurs, Michel Leproust, croisé dans la foule, fusilier de l'air, a eu 20 ans en Oranie du sud, où il servit pendant vingt-six mois. « Je ne pensais pas voir cela de ma vie », soupirait-il, la voix étouffée par l'émotion.

lundi 6 octobre 2014

Commémoration de la guerre 14-18. D'ici sont partis, il y a cent ans...



Le 20 Septembre, c'est déroulé une cérémonie en mémoire des Tourangeaux partis pour la Grande Guerre.





Les enfants des écoles de Tours Anatole-France et Vigny-Musset ont chanté la Marseillaise lors de la cérémonie avant de lire des lettres de Poilus tourangeaux envoyées depuis le front.






C’est une cérémonie patriotique d’une rare envergure que la ville de Tours a accueilli hier pour honorer la mémoire de ses fils partis pour le front en 1914, il y a cent ans…

Hier, Tours a rendu un hommage appuyé aux siens qui, du 2 au 5 août 1914, partirent de la place Anatole-France pour s'engager dans le conflit de la Première Guerre mondiale.



C'est à la mémoire de tous ces soldats du 32e Régiment d'infanterie, des 5e et 8e régiments de Cuirassiers et du 66e Régiment d'infanterie, que la Ville accueillait cette cérémonie patriotique du centenaire, marquée par la présence de nombreux détachements militaires de la place de Tours, mais aussi ceux du Génie d'Angers ou de l'École de sous-officiers de Saint-Maixent.




Un événement militaire et républicain plutôt rare dans son ampleur, qui répondait à l'opération nationale « 101 villes, 101 drapeaux, 101 héros ». Et le héros tourangeau, Maxime Lenoir – cet as du ciel dont nous avons déjà parlé dans nos colonnes (lire NR du 7 août) – est apparu en héraut d'une jeunesse sacrifiée pour la liberté, comme l'ont rappelé le général Lefeuvre commandant la place d'armes de Tours et, à l'hôtel de ville, le maire Serge Babary.


Une " Marseillaise " a cappella






Moment rare aussi que celui de cette « Marseillaise » chantée par les enfants des écoles Anatole-France et Vigny-Musset, qui liront un peu plus tard en mairie, des lettres poignantes de Poilus tourangeaux, adressées à leur famille, à leur femme, à leurs amis, quelques jours après leur arrivée sur le front.



Cette matinée de ferveur patriotique et populaire annonçait la grande exposition inédite, « 1914, les Tourangeaux se mobilisent », qui ouvre ses portes dimanche aux Archives municipales de Tours (chapelle Saint-Eloi au bout du boulevard Béranger). Une expo qui rappelle que Tours était, à la veille de la Grande Guerre, le siège du 9e corps d'armée, soit une ville de garnison importante comprenant six casernes et 7.000 soldats. Le 2 août 1914, tous les hommes de 18 à 45 ans mobilisés rejoignirent ces casernes, les recrues étaient cantonnées dans les écoles de la ville…

A l'occasion de cette cérémonie, le lieutenant-colonel Emmanuel de Fleurian et le chef de bataillon Thierry Eon ont été faits chevaliers de la Légion d'honneur : le major Frédéric Martinez et l'adjudant-chef Toni Giacoia ont reçu la médaille militaire.

Source :  AALE37

mercredi 1 octobre 2014

La médaille militaire ou le bijou de l'armée


La médaille militaire est incontestablement la plus belle décoration française. Non hiérarchisée, ne comportant ni grade, ni degré, elle est attribuée aux militaires non officiers de toutes armes. Elle fut instituée en 1852 par le prince Louis Napoléon Bonaparte, futur Napoléon III, en écho à la création par Napoléon Ier, 50 ans auparavant, de la Légion d'honneur, concédée, elle, aux seuls officiers. Depuis lors, elle pend sur la poitrine d'hommes, de femmes et d'enfants, comme autant d'exploits insoupçonnables que la nature humaine révèle dans des circonstances exceptionnelles. Elle décore drapeaux et emblèmes et honore parfois l'insolite.

22 janvier 1852, Palais des Tuileries. Louis Napoléon Bonaparte, encore président de la République, signe le décret de création d'une nouvelle décoration destinée à récompenser les soldats et sous-officiers de l'armée de terre et de mer. Le décret du 29 février en fixe les caractéristiques essentielles. La médaille, d'un diamètre de 28 millimètres, sera en argent et portera sur l'avers l'effigie de Louis Napoléon, avec son nom pour exergue, et sur le revers, dans l'intérieur du médaillon, la devise « Valeur et Discipline ». Le décret précise qu'elle sera surmontée d'un aigle. Le ruban, quant à lui, est directement inspiré de la Couronne de Fer imaginée par Napoléon Ier après qu'il ait été couronné roi d'Italie.

22 mars 1852, face au Carrousel du Louvre, première remise de médailles militaires. Le général Canrobert commande la cérémonie et présente les troupes (6.000 hommes) au prince président, lequel arbore lui-même l'insigne qui ornera bientôt la poitrine des braves, figés au garde-à-vous, auxquels il s'adresse ainsi :

« Soldats, combien de fois ai-je regretté de voir des soldats et des sous-officiers rentrer dans leurs foyers sans récompense, quoique, par la durée de leurs services, par des blessures, par des actions dignes d'éloges, ils eussent mérité un témoignage de satisfaction de la patrie ! C'est pour le leur accorder que j'ai institué cette médaille. Elle assurera 100 francs de rente viagère. C'est peu, certainement, mais ce qui est beaucoup, c'est le ruban que vous porterez sur la poitrine et qui dira à vos camarades, à vos familles, à vos concitoyens que celui qui la porte est un brave... ». Puis, après un roulement de tambour, Louis Napoléon remet la toute première médaille militaire à Jean-François Forgues, sergent du 72e de ligne, qui inaugure les registres du ministère de la Guerre dans les colonnes duquel on peut lire « Services 9 ans, campagnes 9 ans. S'est distingué pendant les événements de décembre. Trois fois engagé ». Au cours de la cérémonie, 47 autres médailles seront attribuées. Le dernier récipiendaire sera le canonnier Pointurier (16 ans de services, 8 ans de campagnes).

Le 10 mai suivant, une seconde cérémonie du même ordre rassemble cette fois 800.000 hommes et 100 bouches à feu sur le Champ de Mars. Au cours de cette manifestation de grande ampleur, 1705 soldats et sous-officiers seront mis à l'honneur, dans le cadre d'une large promotion (262 cavaliers, 200 artilleurs et soldats du génie, 313 gendarmes, 864 fantassins et 66 hommes de divers corps).

Enfin, le 13 juin, la concession du ruban vert et jaune est étendue, par exception, aux maréchaux de France et aux officiers généraux ayant rempli les fonctions de ministre ou exercé des commandements en chef. C'est ainsi que Louis Napoléon Bonaparte décerne la médaille militaire aux comtes Honoré Reille (1755-1860) et Jean-Baptiste Vaillant (1790-1872). Le premier participa notamment aux batailles de Iéna, Friedland et Wagram. Il fit partie de cette talentueuse génération venue remplacer, sur la fin de l'Empire, celle, fatiguée, des héros de la Grande Armée et de la République. Il avait été nommé maréchal de France le 17 septembre 1847. Pour l'anecdote, notons qu'il repose au cimetière du Père Lachaise sous le même monument que le maréchal Masséna, dont il avait épousé la fille, Victoire. Le second fut ministre de la Guerre, ministre de la Maison de l'Empereur de 1860 à 1870. Il était maréchal de france depuis 1851.

À l'heure du centenaire de cette prestigieuse création, on estimait à 987.000 le nombre de médailles effectivement accordées. Pour autant, à cette époque, 84 seulement étaient venues récompenser les mérites féminins. De 1852 à 1871, neuf cantinières furent décorées. La toute première fut Marie-Jeanne Rossini, du régiment des zouaves de la garde, décorée le 17 juin 1859 pour souligner ses services durant la campagne d'Italie. Il relèverait du pléonasme de dire que les campagnes napoléoniennes ont fourni leurs lots de héros. Si l'intendance était traditionnellement un poste réservée aux femmes, un autre rouage-clé de la logistique de guerre leur revenaient également avec le service de santé. Plus tard, l'introduction du télégraphe et du téléphone dans l'armée nécessita un nouvel emploi, principalement tenu par des femmes. C'est dire qu'elles ne furent pas épargnées.

Notre propos n'est pas de dresser la liste d'autant de médaillés et de médaillées militaires que d'actes de bravoure. Notre survol ne serait cependant pas complet si nous passions outre les enfants, ces benjamins des conflits qui ont dédié leur jeunesse au combat. Pour illustrer leur lumineuse participation, citons ce jeune Marseillais, Désiré Bianco. Il a 13 ans en 1915 lorsqu'il parvient à se mêler à un détachement du 6e régiment de hussards et à gagner le front de la Meuse. Découvert, il sera rendu à sa famille, avant de récidiver de façon tout aussi infructueuse. Il embarque finalement depuis Toulon à destination des Dardanelles, aux côtés du 58e régiment d'infanterie coloniale. Son intrépidité et sa hardiesse auront raison de lui. Malgré la protection et les exhortations à la prudence de ses supérieurs, il tombera au champ d'honneur le 8 mai 1915, sabre au poing.

Décorer un drapeau est sans nul doute un geste hautement symbolique qui couvre d'honneur tout un régiment et exacerbe sa fierté. Il n'est plus question de gratitude à l'égard d'actes isolés mais de la reconnaissance d'une magistrale collaboration humaine. Alors que 73 emblèmes des armées sont ornés de la Légion d'honneur, 10 seulement le sont de la médaille militaire - décorés de 1918 à 2002. Il en va des emblèmes régimentaires comme des généraux, la médaille militaire représente bien la mention absolue. Le drapeau des bataillons de chasseurs fut le premier à recevoir cet honneur, en récompense de la prise, par le 1er bataillon de chasseurs à pied, du premier drapeau ennemi - celui du 132e régiment de Landwehr - le 15 août 1914 à Saint-Blaise (Alsace). Il fut arraché par le sergent Foulfon et solennellement exposé au balcon du ministère de la Guerre, à Paris. Dans d'autres circonstances, et plusproche de nous, la médaille militaire a été épinglée sur les drapeaux de l'Écolede gendarmerie de Chaumont, de l'École nationale des sous-officiers d'activede Saint-Maixent-L'École, de celle de formation des sous-officiers de l'armée de l'air de Rochefort et du Centre d'instruction de Saint-Mandrier des mains du président de la République, Jacques Chirac, le 5 février 2002, à l'occasion du 150e anniversaire de la création de l'insigne napoléonien.

Étonnants, insolites, invraisemblables, tels sont certains faits qui jalonnent le parcours historique de la médaille militaire. Arrêtons-nous quelques instants sur ces événements singuliers.

Parmi les quelque 230.000 décorés de la médaille militaire au terme de la Première Guerre Mondiale, il est un soldat de 2e classe au destin inattendu : le général de brigade Amanrich, rayé des cadres avant le début du conflit et engagé volontaire comme simple soldat lors de son déclenchement.

S'inscrivant toujours au répertoire de l'étonnant, citons encore Madame Tuvache (134e section de Troyes). Elle a 84 ans lorsqu'elle reçoit la médaille militaire. Nous sommes en 1927 et, au plus profond de ses souvenirs, cette ancienne cantinière de l'armée française n'a rien oublié de sa participation aux campagnes d'Italie et du Mexique, de sa présence lors de la bataille de Camerone, de sa détention lors du conflit contre la Prusse. Autre phénomène historique, Marguerite Coragliotti, téléphoniste grièvement blessée en 1918, seule et unique médaillée militaire de la Grande Guerre.

Une médaille prestigieuse, des hommes, des femmes, des enfants au courage indéfectible, des drapeaux lourds d'un passé glorieux, mais également un pigeon. Oui, l'un de ces improbables volatiles qui se démarqua de ces milliers de pigeons soldats ayant permis de sauver de nombreuses vies humaines. Il répondait au nom de « Vaillant » et portait le matricule 787-15. Il fut lâché du Fort de Vaux le 4 juin 1916 à 11 heures 30 pour apporter à Verdun le dernier message du commandant Raynal : « Nous tenons toujours, mais nous subissons une attaque par les gaz et les fumées très dangereuses. Il y a urgence à nous dégager. Faites-nous donner de suite toute communication optique par Souville qui ne répond pas à nos appels. C'est mon dernier pigeon ». L'oiseau fit l'objet d'une citation à l'ordre de la nation et l'on décida de lui décerner la médaille militaire. Lorsque Vaillant mourut, en 1929, une plaque commémorative fut apposée à l'entrée du fort.

Troisième décoration française dans l'ordre de préséance, elle se porte immédiatement après l'ordre national de la Légion d'honneur, l'ordre national de la Libération, et devant l'ordre national du Mérite.

mardi 2 septembre 2014

Cérémonie des 70 ans de la Libération de Tours


La Ville a commémoré, le 1 er septembre 1944, jour de la libération de Tours, et rendu hommage à Louis Planchard, héros de ce jour, il y a 70 ans.


Dépôt de gerbe au monument aux morts de l'hôtel de ville par Serge Babary


Je suis un fils de paysan, à 4 ans je gardais les vaches, je ne m'attendais pas à tout cela, se souvenait, très ému, Louis Planchard, dit P'tit Louis, auquel Serge Babary a remis la médaille de la Ville, hier, dans la salle des fêtes de l'hôtel de ville. Ce même bâtiment duquel, il y a exactement 70 ans, le résistant avait fait enlever, puis piétiner, le drapeau nazi. « Vous savez, la veille j'aurais pu être fusillé », ajoute le Tourangeau âgé de 95 ans qui « ne rate jamais une cérémonie officielle ».

Au début de la commémoration du 70e anniversaire de la libération de Tours, le maire, entouré des autorités locales et des élus, avait fait un discours au pied du monument aux morts situé dans la mairie, en lisant des témoignages, dont celui de Louis Kéraudy, qui avait 16 ans en 44, et qui vivait place Choiseul : « Grand soulagement, dans la nuit du 31 août au 1er septembre, les Allemands ont pris la fuite par peur d'être encerclés. C'est un déferlement de joie… Le soir je vais place du Palais, les jeunes se retrouvent pour crier leur joie… »

« La reconnaissance et le souvenir demeurent,
a conclu le premier édile, malgré le temps qui passe La transmission du " plus jamais ça " aux jeunes générations qui n'ont pas connu la guerre, c'est notre devoir»

Auparavant, les officiels avaient visité l'exposition de véhicules américains, survivance de cette période, bichonnés par l'association Touraine mémoire 44. Stationnés place Jean-Jaurès, ils ont attiré beaucoup de Tourangeaux toute la journée.


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Le 1 er septembre 1944, Louis Planchard, chef d’un groupe de résistants, a fait piétiner le drapeau nazi qui flottait sur la mairie. Il raconte ce jour historique.



Pour la Touraine, Louis Planchard, 96 ans, surnommé P'tit Louis – « tout gamin ma grand-mère m'appelait P'tit Lou » – est un livre d'histoire contemporaine à lui seul. Il est surtout – et c'est le mot juste – un des héros locaux de la Seconde Guerre mondiale. Ainsi que la mascotte des anciens combattants tourangeaux qui font preuve d'un profond respect à son égard.


Louis Planchard, 96 ans, tenant la photo prise il y a 
70 ans, devant la mairie de Tours, avec à ses pieds le drapeau nazi.

Le 1er septembre 1944, jour de la libération de Tours, Louis Planchard, 26 ans, chef de la compagnie Lorraine, – sorte de maquis urbain basé aux Prébendes et disponible pour toutes les missions confiées par le commandement départemental des FFI (*)– était en effet sur le pied de guerre dès l'aube.

Hommage à P'tit Louis demain à la mairie

« La veille, on savait que Tours serait libéré. Toute la nuit, j'ai été gardé par deux sous-officiers armés car les Allemands me recherchaient. A 5 h du matin, avec mes hommes, nous sommes partis du QG, rue du Sergent-Bobillot, armes sorties et en colonne par deux. D'autres petits groupes de résistants de la compagnie Lorraine ont convergé vers la place Jean-Jaurès. Nous étions une cinquantaine en tout, se souvient le Tourangeau qui était dans la police. J'étais le patron de la circulation éloignée de Tours, ce qui m'a notamment permis de faire passer 80 types qui auraient dû partir au STO. »

« Plusieurs de mes gars sont montés sur le toit de la mairie et ont décroché le drapeau nazi qui flottait, le faisant tomber sur les marches. Je leur ai fait le piétiner »,
poursuit P'tit Louis, installé, droit comme un I, à la table de la cuisine de son studio, dans une cité d'Amboise, où il vit seul entouré de souvenirs : des livres, des médailles (« Je n'en porte que 12, les autres sont dans les placards ») et des photos, dont celle de lui, il y a exactement 70 ans, au pied du drapeau à la croix gammée.

« A 7 h, les premiers curieux sont arrivés, il y en avait un millier sur la place deux heures plus tard. Pour les disperser un peu nous leur avons fait croire à un hypothétique bombardement allemand. Moi, j'étais chargé de surveiller et d'attendre l'arriver du nouveau préfet de Tours, M. Vivier, et du nouveau maire de la ville, Jean Meunier. Ils sont arrivés à 9 h 15 », explique le résistant.
Entre les cérémonies militaires (« Je n'en rate aucune ») et les enterrements des anciens combattants, Petit Louis est très occupé. Lundi 1er septembre, la municipalité tourangelle lui rendra hommage lors de la commémoration du 70e anniversaire de la ville.

« J'ai été malade il y a quelques jours, je vais mieux maintenant. De toute façon s'il l'avait fallu, j'y serais allé en brouette. D'ailleurs ce dimanche, j'assiste à la commémoration de Saint-Avertin. » Sacré P'tit Louis !

(*) FFI : Forces françaises de l'intérieur, groupements militaires de la Résistance.

Sources : Nouvelle République

lundi 1 septembre 2014

Cérémonie de la Libération de Tours Nord


           Messe en l'église de Sainte-Radegonde, 




dépôt de gerbes au cimetière de Saint-Symphorien,






appel des fusillés du camp au monument aux morts près de la base aérienne 705 et,




enfin, dépôt de gerbes par les officiels au monument de « Saint-Symphorien à ses enfants morts pour la patrie » place Coty : hier,




 toute la matinée, Saint-Symphorien commémorait le 70e anniversaire de sa Libération.


André témoigne :

Si l'église était pleine, ne restait plus, à midi, que les officiels (le député Jean-Patrick Gille, le maire de Tours, Serge Babary ; Frédéric Thomas, président du conseil général d'Indre-et-Loire, l'adjoint de quartier Tours-Nord-Est, Lionel Bejeau…), les représentants des anciens combattants et quelques sympathisants.

« Il faudra réfléchir à une meilleure communication », en concluait Brigitte Granger-Rousseau, la nouvelle adjointe aux anciens combattants.

Dans l'assistance, André Moreau, se souvient. « Nous, les FFI, et quelques Américains, nous sommes partis de Château-du-Loir et nous sommes allés sur Saint-Symphorien, le 20 août 1944. Les arbres de la Nationale 10 avaient été coupés et entassés pour faire barrage, et devant ce qui est la Petite Arche aujourd'hui, il y avait tout un amoncellement de vieilles voitures avec plein de mines. En passant dessus, nous en avons fait sauter une, le camarade qui était à côté de moi a été touché, son sang a jailli à flots, je n'ai rien pu faire. »

 Le Tourangeau qui a survécu à l'horreur retrouve toutefois le sourire en se rappelant :
 « Mes 17 ans, je les ai fêtés sur le bord de la Loire, devant le pont de Tours qui était coupé, un fusil a la main. C'était le 30 août 1940, il y a 70 ans ». Bon anniversaire André et merci.

mardi 26 août 2014

Cérémonie des 70 ans du massacre de Maillé

 
Depuis les années 50, dans le petit square au cœur du village, une pierre avec pour seule mention
« 25 août 1944 » rappelle le jour de la tragédie du village martyr.

Le 25 août 1944, les nazis tuaient 124 personnes à Maillé et brûlaient le village. Soixante-dix ans après, lundi, a été commémoré ce jour funeste où Maillé est devenu village martyr.
 
Au matin du 25 août 1944, tandis que Paris était libéré, la petite commune de Maillé, au sud de Sainte-Maure, sombrait dans l'horreur. Vers 9 h, de 70 à 100 soldats allemands, sans doute un bataillon de la Waffen SS cantonné à Châtellerault, investissent le village dans l'intention de brûler et de tuer. Les nazis ont organisé le massacre en représailles des actions de la résistance locale qui se sont multipliées les jours précédents face à l'occupant allemand.

 37 hommes 39 femmes et 48 enfants…

Pendant deux heures, les SS traquent et massacrent les habitants, dans les champs, les maisons, les jardins, les caves… « Tout ce qu'ils voyaient vivant était mort », dira l'un des rescapés. Les nazis incendient les maisons après avoir tué leurs occupants.

124 personnes, âgées de 3 mois à 89 ans, sont sauvagement assassinées. 37 hommes, 39 femmes et 48 enfants de moins de 15 ans, exécutés par balles ou à la baïonnette. Vers midi, les SS quittent le bourg, mais des sentinelles encerclent le village empêchant les éventuels survivants de sortir de leurs cachettes. Un canon de 88 est installé sur une petite colline qui surplombe le bourg, et pilonne le village. 52 des 60 maisons du bourg seront détruites.

Maillé sera entièrement reconstruit dès la Libération. Aucune ruine, aucune trace de la tragédie ne sera conservée. Ce qui explique, en partie, que Maillé soit peu à peu tombé dans un relatif oubli. En tout cas de la part des plus hautes autorités de l'État. Il faudra attendre l'année 2008 pour qu'un président de la République, Nicolas Sarkozy, se rende à Maillé pour assister aux commémorations qui ont lieu chaque année, le 25 août.

Les cérémonies commémoratives du massacre de Maillé, a été marquées par la présence du secrétaire d’État Kader Arif, mais aussi par la venue d’une délégation allemande.
 

Neuf enfants de 6 à 10 ans, élèves du regroupement pédagogique local, ont participé toute la matinée aux cérémonies du Souvenir.
 
La même émotion, la même compassion collective et toujours ces visages graves, ces têtes qui se baissent, ces mentons qui tremblent, au cimetière, quand la voix, au micro, égraine la liste des noms et les âges des 124 victimes du massacre perpétré contre la population de Maillé, au matin du 25 août 1944, par des soldats de la Waffen SS…

Soixante-dix ans après ce jour qui a vu le destin de la petite commune basculer dans l'horreur, ces cérémonies ont été marquées par la présence d'un représentant du gouvernement : Kader Arif, secrétaire d'État auprès du ministre de la Défense, chargé des Anciens Combattants et de la Mémoire. Car la présence d'un ministre à Maillé, le 25 août, c'est un événement, même si cela peut paraître incompréhensible. Depuis 1945, seuls Renaud Donnedieu de Vabres en 2005, et Nicolas Sarkozy, le président de la République, en 2008, ont témoigné de cette reconnaissance nationale qui a si cruellement manqué aux Maillaciens.

Aux côtés du maire, Bernard Eliaume, du président de l'association du Souvenir et rescapé du massacre, Serge Martin, le secrétaire d'État ouvrait le cortège des nombreuses personnalités – dont les maires d'Oradour-sur-Glane et de Drancy – qui visitaient les 200 mètres carrés d'exposition de la Maison du Souvenir, avant de se rendre au cimetière, devancé par une centaine de porte-drapeaux.
Après les dépôts de gerbes au monument aux victimes du massacre, l'hommage rendu aux cheminots et à leurs familles près de la ligne de chemin de fer, Kader Arif rappelait que « ce jour-là, à près de 300 kilomètres de la capitale, le souffle de liberté arrivé des côtes normandes et provençales s'arrêta là, aux portes de Maillé. Je tenais à venir rendre hommage ce 25 août aux victimes trop longtemps oubliées de Maillé ».

Kader Arif s'adressait aux survivants, aux habitants de Maillé en ces termes : « C'est un crime contre l'Humanité qui s'est passé ici […] Maillé martyrisé a trouvé la force de se reconstruire. Le village a toujours témoigné que la vie est plus forte, que la mémoire l'emporte sur l'oubli. Que la liberté et l'espoir ont refleuri sur ces terres brûlées par la barbarie. »

Des mots qu'écoutait avec beaucoup d'attention un petit groupe d'enfants du regroupement pédagogique local, âgés de 6 à 10 ans, qui avaient répondu à l'invitation de leur institutrice.

Au milieu de la nombreuse assistance qui participait aux cérémonies commémoratives, une délégation allemande était présente.

Dans ce petit groupe, avait pris place Ulrich Maas, l'ancien procureur de Dortmund, qui dirigea l'enquête sur le massacre de Maillé, aujourd'hui à la retraite. Ulrich Maas qui a été membre d'honneur de l'association du Souvenir de Maillé, se déplaçait à titre privé pour la troisième fois dans la commune martyre, où il était venu plusieurs fois dans le cadre de son enquête.

Présents à ses côtés, le commissaire Schneider, deux interprètes et le ministre de l'ambassade d'Allemagne en France Max Maldacker, « représentant le gouvernement allemand ».

La délégation avait été invitée par les autorités locales à déposer une gerbe devant le monument de granit qui porte les noms des 124 victimes du massacre, dans le cimetière.
           
Sources : Nouvelle République

jeudi 24 juillet 2014

Cérémonie en mémoire des victimes de crimes antisémites




Moment de recueillement devant la synagogue de Tours, pour la cérémonie en mémoire des victimes de crimes antisémites.

La rue Parmentier était bouclée, hier matin. C'est là, devant la synagogue de Tours, qu'était rendu un hommage aux Justes de France, ceux qui ont aidé des juifs durant la Seconde Guerre mondiale au péril de leur vie.




Un certain nombre d'élus – parmi lesquels les députés Claude Greff et Laurent Baumel – ont participé à cette cérémonie solennelle au cours de laquelle Paul Lévy, le président de la communauté juive de Tours, a notamment déclaré vouloir « donner chair et souffle de vie à ces âmes parties vers un monde forcément meilleur ».






 François Guggenheim, président du Crif Tours-Centre, s'est pour sa part demandé « où sont les Justes du XXIe siècle », faisant référence aux récentes agressions commises à l'encontre de juifs, en France et en Belgique. La parole a également été donnée à Émilie Louault, petite-fille de Bernard et Jeanne Louault, de Chédigny, décorés du titre de Justes parmi les nations pour avoir hébergé deux jeunes juifs allemands en 1940.

Parmi les annonces effectuées au cours de cette cérémonie, on retiendra le voyage, prévu l'année prochaine, des descendants des Justes en Israël, ainsi que la nouvelle dénomination, décidée par l'ancienne équipe municipale, de l'esplanade du château de Tours en « esplanade des Justes de France ».
 Source : Nouvelle République

lundi 14 juillet 2014

Cérémonie de la fête nationale





La fête nationale française (le « 14 Juillet ») est la fête nationale de la France. C'est un jour férié en France.
Elle a été instituée par la loi en 1880, en référence à une double date, celle du 14 juillet 1789, date de la prise de la Bastille, jour symbolique entraînant la fin de la monarchie absolue, suivi de la fin de la société d'ordres et des privilèges, et celle du 14 juillet 1790, jour d'union nationale lors de la Fête de la Fédération.



En 1879, la IIIe République naissante cherche une date pour servir de support à une fête nationale et républicaine. Après que d'autres dates eurent été envisagées, le député Benjamin Raspail dépose le 21 mai 1880 une proposition de loi tendant à adopter le 14 juillet comme jour de fête nationale annuelle. Si le 14 juillet 1789 (prise de la Bastille) est jugé par certains parlementaires comme une journée trop sanglante, la Fête de la Fédération du 14 juillet 1790, elle, permet d'atteindre un consensus. Cette date « à double acception » permet d'unir tous les républicains.
La loi, signée par 64 députés, est adoptée par l'Assemblée le 8 juin et par le Sénat le 29 juin. Elle est promulguée le 6 juillet 1880 et précise simplement que « La République adopte le 14 juillet comme jour de fête nationale annuelle », sans indiquer d'année de référence.
La lecture du rapport de séance du Sénat du 29 juin 1880 établissant cette fête nationale éclaire le débat sous-jacent portant sur laquelle de ces deux dates est commémorée le 14 juillet :

 
« M. le rapporteur (Henri Martin) : - Il y a eu ensuite, au 14 juillet 1789, il y a eu du sang versé, quelques actes déplorables ; mais, hélas ! dans tous les grands événements de l’histoire, les progrès ont été jusqu’ici achetés par bien des douleurs, par bien du sang. Espérons qu’il n’en sera plus ainsi dans l’avenir (« très bien » à gauche, interruptions à droite).
À droite : - Oui, espérons !
M. Hervé de Saisy : - Nous n’en sommes pas bien sûrs !
M. le rapporteur : - Nous avons le droit de l’espérer. Mais n’oubliez pas que, derrière ce 14 juillet, où la victoire de l’ère nouvelle sur l’ancien régime fut achetée par une lutte armée, n’oubliez pas qu’après la journée du 14 juillet 1789 il y a eu la jo14 juillet 1790 (« très-bien ! » à gauche).
urnée du

Cette journée-là, vous ne lui reprocherez pas d’avoir versé une goutte de sang, d’avoir jeté la division à un degré quelconque dans le pays, Elle a été la consécration de l’unité de la France. Oui, elle a consacré ce que l’ancienne royauté avait préparé. L’ancienne royauté avait fait pour ainsi dire le corps de la France, et nous ne l’avons pas oublié ; la Révolution, ce jour-là, le 14 juillet 1790, a fait, je ne veux pas dire l’âme de la France – personne que Dieu n’a fait l’âme de la France – mais la Révolution a donné à la France conscience d’elle-même (« très-bien ! » sur les mêmes bancs) ; elle a révélé à elle-même l’âme de la France. »
Un peu plus loin, le rapport du Sénat, préalable à l'adoption de la proposition de loi, fait également référence au 14 juillet 1790 :
« Mais, à ceux de nos collègues que des souvenirs tragiques feraient hésiter, rappelons que le 14 juillet 1789, ce 14 juillet qui vit prendre la Bastille, fut suivi d’un autre 14 juillet, celui de 1790, qui consacra le premier par l’adhésion de la France entière, d’après l’initiative de Bordeaux et de la Bretagne. Cette seconde journée du 14 juillet, qui n’a coûté ni une goutte de sang ni une larme, cette journée de la Grande Fédération, nous espérons qu’aucun de vous ne refusera de se joindre à nous pour la renouveler et la perpétuer, comme le symbole de l’union
fraternelle de toutes les parties de la France et de tous les citoyens français dans la liberté et l’égalité. Le 14 juillet 1790 est le plus beau jour de l’histoire de France, et peut-être de toute l’histoire. C’est en ce jour qu’a été enfin accomplie l’unité nationale, préparée par les efforts de tant de générations et de tant de grands hommes, auxquels la postérité garde un souvenir reconnaissant. Fédération, ce jour-là, a signifié unité volontaire. »
14 juillet 1790 a lieu la Fête de la fédération. C'est l'une des nombreuses fêtes révolutionnaires.
La « fête de la fondation de la République » est célébrée le 1er vendémiaire de chaque année, de 1793 jusqu'en 1803. On cesse alors de célébrer la Saint-Louis en l'honneur du roi.
Le décret du 19 février 1806 institue la Saint-Napoléon le 15 août alors que le 14 juillet, fête subversive, n'est plus commémoré de 1800 à 1848 autrement que dans des célébrations clandestines.
En 1849 une fête nationale est célébrée le 4 mai, jour anniversaire de la proclamation ou ratification de la République par l'Assemblée nationale constituante.
À partir de 1852, Napoléon III restaure la Saint-Napoléon.
Suite à la guerre franco-allemande de 1870, la fête devient nationaliste, privilégiant le défilé militaire.
En 1878 une fête nationale a lieu le 30 juin, pendant l'Exposition universelle de 1878. Elle est immortalisée par plusieurs toiles de Claude Monet.