Les 16 et 17 juillet 1942, 13.152 hommes, femmes et enfants
étaient arrêtés lors de la rafle du Vel d’Hiv. Hier, il s’agissait de ne pas
oublier. Et de rester vigilant.
Il y a vingt ans, la France reconnaissait son implication dans la déportation
de juifs français durant la Deuxième Guerre mondiale. Hier, se tenait, au pied
du château de Tours, la cérémonie commémorant la Journée nationale à la mémoire
des victimes des crimes racistes et antisémites de l'État français et d'hommage
aux Justes.
Depuis le 6 novembre dernier, c'est, en effet, là, sur l'esplanade, que figurent désormais les quarante noms de ces hommes et femmes qui, durant le conflit mondial de 1939-1945, ont, à travers l'Indre-et-Loire, porté secours, aidé et caché des juifs.
Hier, sept mois après les attentats qui ont rappelé que l'antisémitisme et le radicalisme religieux pouvaient encore frapper la France, il s'agissait de se recueillir. De se souvenir. Et de rappeler à la République qu'elle se doit de protéger tous ses enfants alors que le nombre d'actes antisémites a littéralement explosé.
Entourés par le préfet, les autorités civiles et militaires, les porte-drapeaux et les représentants des associations d'anciens combattants, du souvenir, de la Licra, par des élus et des parlementaires, les ayants droit des Justes et des Tourangeaux, Paul Lévy, président de l'Association cultuelle israélite de Tours, l'a répété.
François Guguenheim, vice-président du comité français pour Yad Vashem et délégué régional du Crif, l'a martelé. « La plaie ne se refermera jamais », a indiqué le premier, expliquant que « c'est en France que les juifs français veulent continuer de vivre le judaïsme à la française ».
Le second a enfoncé le clou : « France, sache parler clair : tu es en guerre et, en période de guerre, les mots et les actes ont leur importance ! »
Les actes, les Justes en ont eu le courage. Parmi eux, Jean Meunier dont l'arrière petit-fils, Benjamin Duhamel, a, hier matin, évoqué la mémoire devant sa famille réunie. L'étudiant de sciences po ne l'a pas connu. Qu'importe ! Il connaît son combat à travers l'histoire familiale.
« Son héritage nous honore et nous oblige. Jean Meunier, et tous les Justes qui ont risqué leur vie, ont fait renaître les valeurs d'une France qui vacillait. […] Les Justes ont montré le chemin. » Le jeune homme y voit un modèle : « Leur message est fort, simple : la résignation n'est pas un choix, c'est un abandon. »